On l’a toutes entendue, cette phrase pleine d’esprit signée Oscar Wilde : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris ». Une belle punchline, souvent balancée comme un mantra… mais pas toujours facile à appliquer au quotidien. Entre la pression sociale, les réseaux sociaux lissés à l’extrême et nos propres doutes, s’affirmer tel que l’on est peut vite virer au parcours du combattant.
Et pourtant, quelle liberté incroyable lorsque l’on apprend enfin à dire « voilà qui je suis », sans baisser les yeux ni attendre l’approbation du monde entier. Dans cet article, je vous partage des pistes concrètes (et testées dans la vraie vie !) pour oser être vous-même, avec vos qualités, vos aspérités, vos imperfections… bref, avec tout ce qui fait votre force.
Pourquoi est-ce si difficile d’être soi-même ?
Avant de plonger dans les solutions, mettons les choses à plat : pourquoi est-ce si compliqué aujourd’hui de s’affirmer sans complexe ?
Tout d’abord parce que, depuis notre plus jeune âge, on nous apprend à nous fondre dans le moule. À être « sage », à « bien se tenir », à ne pas trop déranger… Résultat : on grandit souvent en essayant de correspondre à des attentes extérieures, en oubliant au passage nos envies profondes.
Ajoutez à cela la pression constante des réseaux sociaux où tout semble parfait, et vous avez une recette imparable pour développer ce fameux syndrome de l’imposteur. On doute, on se compare, on cache ce qu’on est vraiment… par peur du jugement.
Mais bonne nouvelle : ce conditionnement, on peut le déconstruire, progressivement. Et croyez-moi, c’est un chemin ultra libérateur.
Séparer ce que vous voulez de ce que l’on attend de vous
La première étape pour s’affirmer sans complexe, c’est de faire le tri entre vos désirs réels et ceux que vous avez intégrés… sans vous en rendre compte.
Prenez un moment pour vous poser avec un carnet et répondez à ces quelques questions :
- Si personne ne me jugeait, qu’est-ce que je ferais différemment dès demain ?
- Dans quelle situation je me sens le plus à l’aise, la plus vivante ?
- Qu’est-ce que je fais uniquement pour “faire bien” ou “ne pas décevoir” ?
Ces pistes amènent souvent des réponses percutantes. Je me souviens avoir réalisé lors de cet exercice que je portais des talons tous les jours uniquement pour « faire femme », alors que je rêvais de baskets confortables… Autant vous dire que depuis, j’ai changé de style, et gagné en authenticité (et en confort, merci mes Converse).
Apprendre à dire non (sans culpabiliser)
S’affirmer, ça passe forcément par poser ses limites. Et ça, ça commence par un tout petit mot qu’on a souvent du mal à prononcer : non.
Dire non, ce n’est pas être égoïste ou froide. C’est au contraire faire respecter votre temps, votre énergie et vos besoins. Mais je ne vais pas vous mentir : apprendre à dire non sans se sentir horriblement coupable, c’est un vrai entraînement.
Voici quelques techniques que j’ai testées et qui m’ont aidée :
- Utiliser des formules douces mais fermes : « Ce n’est pas possible pour moi cette fois, mais je te souhaite vraiment que ça marche ! »
- Respirer avant de répondre, pour ne pas dire oui par automatisme
- Se rappeler que dire non à l’autre, c’est dire oui à soi
Un jour, j’ai refusé de participer à une réunion énorme le vendredi soir, alors que tout le monde acceptait. Je me suis sentie un peu coupable… sur le moment. Mais ensuite, j’ai profité d’un dîner entre copines dont j’avais grand besoin, et je n’ai pas regretté une seule seconde. Petit à petit, poser ses limites devient naturel. Et super puissant.
Assumer ses différences comme une force
Quand on parle d’être soi-même, il y a souvent une peur qui revient : et si mes différences dérangent ?
Mais au lieu de les voir comme des décalages gênants, pourquoi ne pas les envisager comme des adjectifs qui vous rendent unique ?
Vous rigolez fort ? Parfait, ça égaye les soirées. Vous préférez lire un roman que faire la fête ? C’est ce qui vous rend équilibrée. Vous avez un franc-parler ? Il est précieux dans un monde qui tourne souvent autour du pot.
Quand on assume ce qui nous rend « pas comme les autres », on attire les bonnes personnes : celles qui nous voient réellement, et nous acceptent totalement. Et à partir de là, tout devient beaucoup plus fluide (oui, même les relations amoureuses ou pro !).
S’affirmer sans blesser : l’art de la bienveillance ferme
Souvent, on a peur de « trop » s’affirmer, au point de passer pour la fille cash, piquante, voire désagréable. Pourtant, affirmer ses choix, ses opinions ou ses préférences, ça peut parfaitement se faire sans heurter personne.
La clé ? La bienveillance ferme. C’est-à-dire exprimer ce que l’on pense, tout en restant respectueuse des autres. Voici quelques astuces pour y parvenir :
- Utiliser le « je » : « Je ressens… », « Je préfère… » plutôt que « Tu es comme ça… »
- Formuler vos besoins sans attendre que les autres les devinent
- Éviter les comparaisons : chacun a son chemin, et ce n’est pas le vôtre
J’ai par exemple appris à dire à une amie très intrusive : « J’adore qu’on soit proches, mais j’ai parfois besoin d’un peu de recul, c’est rien contre toi ». Et ça a changé notre relation : plus fluide, plus honnête, plus équilibrée.
Créer un style qui vous représente vraiment
Petit détour par la case mode (vous me connaissez !). Le look n’est pas qu’une question d’esthétique, c’est un puissant outil d’affirmation de soi.
Il y a quelques années, j’essayais de calquer mon style sur celui des magazines ou des influenceuses. Mais rien ne tombait juste. Jusqu’à ce que je réalise que mon vestiaire devait refléter… moi. Mes journées bien remplies, mon besoin de confort, et mes envies de couleurs.
Résultat : j’ai viré mes tailleurs tristes, et j’ai adopté des robes féminines, des baskets cool, des boucles d’oreilles punchy. Dès que je m’habille selon mon style, je me sens alignée. Et ça, ça rayonne !
Petit conseil : faites un tri dans votre dressing. Gardez uniquement les vêtements qui vous ressemblent VRAIMENT. Ceux qui vous donnent envie de sourire rien qu’en les mettant. Même s’ils ne sont pas « tendance » selon Instagram.
Prendre le risque de se montrer vulnérable
S’affirmer, ce n’est pas toujours afficher une assurance bétonnée. Parfois, c’est aussi reconnaître qu’on n’a pas toutes les réponses. Qu’on doute. Qu’on est en chemin.
Et devinez quoi ? Cette vulnérabilité est loin d’être une faiblesse. C’est même souvent elle qui crée les connexions humaines les plus sincères.
Vous pouvez dire : « J’ai du mal à dire non mais j’y travaille », ou « Je pensais ça, mais j’ai changé d’avis ». C’est humain. Et ça prouve que vous êtes bien dans vos baskets – avec vos imperfections incluses.
Des femmes qui s’assument avec leurs incertitudes, il en faut. Parce qu’elles donnent à d’autres femmes le courage de le faire aussi.
Donner moins de pouvoir au regard des autres
On ne va pas se mentir : le regard des autres pèse souvent lourd. Mais voici une idée qui m’a profondément libérée : la plupart des gens sont trop occupés par leur propre image pour vraiment vous juger.
Oui, certaines personnes commenteront, critiqueront ou se moqueront. Mais ce ne sont jamais celles qui vous aiment sincèrement. Et franchement… pourquoi leur laisser les clés de votre vie ?
Au lieu de vouloir plaire à tout le monde, concentrez-vous sur plaire à la bonne personne : vous.
Et si jamais on vous juge ? Souvenez-vous : tout jugement parle plus de celui qui juge que de la personne jugée.
Entourez-vous de personnes qui célèbrent qui vous êtes
Une des choses les plus puissantes que j’ai faites pour m’affirmer, c’est d’assainir mon entourage.
Vous n’êtes pas obligée de fréquenter des gens qui vous minimisent, vous mettent en doute ou vous poussent à rentrer dans une case.
Cherchez celles et ceux qui vous encouragent à être vous-même. Qui vous disent « j’adore quand tu parles comme ça », ou « tu oses ce que je n’ose pas, c’est génial ». Ces personnes-là sont précieuses. Nourrissez ces relations, elles vous rendront plus forte à l’intérieur (et plus sereine à l’extérieur).
En bref, soyez vous-même. Parce que cette version-là est authentique, puissante, imparfaite et précieuse. Et puis soyons honnêtes… il y a déjà assez de copies conformes, pas vrai ?